Podcast épisode 03

Transcript de la conclusion de l’épisode

Alexis Pablo, c’est à toi.

Pablo Vous pouvez rebondir après la conclusion aussi.

David Ekchajzer Non, on va pas te couper quand même !

Pablo Après. Je fais la conclusion en mode post-it, donc ça va être un peu haché, pas forcément très lié. Et puis je viens avec mes biais, avec ma lecture à moi, de qui je suis, pas forcément le plus avancé sur tous ces sujets. Donc, d’abord, je note que le micro rend gentil, que vous avez une conversation sur la complexité, qui n’est pas forcément simple, et là, quand on vous a interrogé dessus, eh ben, c’était tartines, beurre, confiture, on s’adore, ok. Je le note. Sinon, je note que j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle, c’est que… sur la partie experte, parce que tes conversations étaient sur deux parties, la partie quotidienne du numérique et la partie experte. La bonne nouvelle sur cette partie expert, c’est que j’ai eu beaucoup d’échos dans tout ce que vous avez dit, avec mon monde à moi, qui est celui de la transformation des organisations, etc. Je crois que je vous avais déjà un peu dit ça et je l’ai réentendu là. Donc, je vous donne quelques exemples de ce que j’entends : L’importance que vous donnez aux chiffres pour articuler une conversation autour, et pas pour le chiffre lui-même. Ça, c’est quelque chose que l’on fait. Que l’on fait beaucoup. Et je vous dis ça, c’est des bonnes nouvelles, parce que je vais me retrouver là-dedans. Tout ce que je ne sais pas, ça, je le sais. Donc, ça, ça me fait du bien. Donc, toute l’importance, donc tous ces trucs qui se développent sur les OKR et compagnie, chez vous c’est peut-être, d’autres acronymes que vous connaissez peut-être aussi. Bon, voilà, là je m’y retrouve beaucoup. Je vous entends dire : moi, je ne connais pas votre produit, ce qui compte, c’est la méthodo, et qu’on y réfléchit autour, là pareil, je m’y retrouve complètement. D’ailleurs, vous n’arrêtez pas de parler d’experts, ou alors c’est David qui disait non mais moi je suis pas un ACViste, j’ai l’impression d’entendre des gens dans notre domaine qui se disent : non non attends moi, je suis pas un coach agile. On ne veut pas être, c’est normal. En tout cas, de notre côté, le milieu est devenu bien pourri et complètement frelaté maintenant, donc, on ne veut vraiment pas être nommé comme ça. Mais donc, j’entendais ça. D’ailleurs, vous dites beaucoup “experts”, peut-être qu’il faut dire coach ? Mais je comprends que le mot coach est mis à toutes les sauces, il veut plus rien dire du tout. Donc, je comprends. Me suis noté un petit post-it sur, quand je vous entendais parler sur les informaticiens… Je m’engueule pas mal là-dessus, quand je dis ça avec des informaticiens, ils me disent tous… C’est pas des ingénieurs, les informaticiens c’est des sciences molles, l’informatique c’est pas de la science dure, donc quand il y a des questions tout d’un coup de sciences sociales et tout c’est très naturelle, à mon avis, dans le milieu informatique.

J’arrive à ma mauvaise nouvelle. Donc, je dis: la bonne nouvelle, c’est que, finalement, pas sur la matière première, qui est la sobriété, le numérique responsable, ou là, moi je ne suis pas assez avancé. Mais surtout, sur ce qui est conduite du changement : ça va, je vais retrouver mes petits. Ma mauvaise nouvelle, c’est que comme je retrouve mes petits, je vais retrouver mes échecs. Et c’est très, très dur quand on fait de la transfo d’organisation. Alors, j’imagine, quand on fait la transfo, autour de tous ces sujets qui sont bien de l’organisation, ça va être encore plus dur et on va se prendre des murs encore plus forts. C’est ça ma crainte. Je note quand même 2 différences, donc, justement pour limiter mon parallèle, La première différence, c’est que j’ai pu accompagner des organisations et des fois ça marche, des fois ça marche pas. Quand ça ne marche pas, c’est pas très grave. Généralement, quand ça marche pas, c’est qu’ils veulent pas vraiment. Et quand ça marche, ça ne tient pas à moi, c’est pas moi qui fait la différence. Là on ne pourra pas se planter, ou alors, si on se plante, ça va coûter très, très, très, très, très cher. Et j’ai entendu une autre différence : c’est effectivement toute cette approche systémique, ses implications sociales, en fait, toute cette approche systémique, quand on fait de la transfo d’orga, elle est liée à l’orga et un peu à son écosystème autour, ou beaucoup, si vous voulez, peu importe. Et là, je vous ai entendu dire que c’était un système encore plus global. Donc c’est encore plus intéressant, mais c’est encore plus dur.

Voilà la partie mauvaise nouvelle.

Sur le quotidien, pour ne pas durer trop longtemps. Puis j’ai fini pour faire plus court.

Alors j’ose rien dire, parce que moi aussi, j’utilise beaucoup le numérique. Donc c’est donc pareil. Même avant, je faisais des jeux de rôle avec des dés et du papier, maintenant, il y a des supers outils en ligne qui transforment tout ça, donc même le truc qu’on devrait continuer à faire, papier, dés, on le fait en ligne. J’entends la notion de résilience et je réalise, que je suis vieux et que c’est une bonne nouvelle en un certain sens, d’une part j’ai reconnu le modèle 56K, et je me suis déplacé avec des cartes, et j’ai fait des jeux de rôle avec des dés et j’ai fait de la guitare, et je pourrais très bien y revenir. Et je me demande si mes enfants, qui n’ont pas vécu ça, y a pas de lieu où ils peuvent revenir.

Je note encore une autre chose, c’est que le numérique, on a eu un peu le même débat dans notre précédent épisode de podcast, c’est que le numérique, c’est un peu le joker. Tout est un sujet, sauf le numérique. Et ça, mesdames et messieurs, des numériques essentiels 2030, on a vraiment un truc à creuser et à casser.

Et pour conclure par une note positive. J’ai entendu plein de choses positives. Je vais retenir le côté essence d’internet qu’il faudrait retrouver. C’est cette capacité d’informations et de connaissances. Déjà moi, quand je fais des scénarios post futuriste d’anticipation, j’imagine qu’il y a plus que huit serveurs et qu’ils ne font que diffuser wikipedia et puis rien de plus finalement, si on doit le ramener à l’essentiel.

Bon, est-ce que vous avez envie de rebondir sur cette conclusion ou est-ce qu’on arrête là?

Julie Delmas-Orgelet Si moi, j’ai envie de rebondir, réimplanter des plateaux c’est des expériences que les gens n’ont plus l’habitude de vivre et du coup, c’est vrai que moi, je me suis beaucoup battu, notamment autour du jeu ECONUM pour ne pas faire les interventions en ligne et les faire dans des pièces et sans écran. Va faire un atelier sur les écogestes numériques sans écran. C’est en général le truc qui reste, chez les gens, mais c’est ce qui fait qu’ils passent un moment et qui sont toujours là. Et voilà, et, comme cette année, j’ai envoyé des cartes de vœux manuscrites ou c’était complètement has been quand j’ai commencé à bosser il y a quinze ans, et là, j’ai eu plein de retours, genre : ”oh c’était génial, j’ai reçu un petit mot écrit par quelqu’un”. Et voilà, et moi, j’ai envie de retenir ça, ces petites joies et ces lieux, comme tu dis, qu’on a, pas forcément où on peut revenir, mais qu’on a à portée de main et aujourd’hui, se créer des lieux de nature ou dans des choses qu’on peut faire, dans des expériences qui sont pas conditionnées au numérique et à l’électricité, des trucs qu’on aura quoi qu’il arrive.

David On peut finir là-dessus.

Pablo Merci à tous les deux pour votre présence et votre temps.