Transcript de la conclusion de l’épisode
Alexis Eh bien, merci beaucoup à vous trois pour cet épisode qui nous a fait nous balader de technologie, de bateau, de camping et arriver jusqu’à des recettes, et un peu de préparations gustatives. Eh ben, je vais passer la balle à Tristan.
Tristan Et c’est donc le moment où je me mets à transpirer abondamment pour essayer de pas perdre les post-it sur lesquels j’ai pris des notes et vous délivrer un message de qualité et cohérent, ce que je pense que je ne vais pas réussir à faire, On a commencé donc par UXN, avec Seb qui dit : “j’utilise une plateforme que je peux comprendre”. Et là, moi ça m’a évoqué, en fait, le contraire de ce qu’on entend chez Apple et de ce que disait Steve Jobs : “C’est magique”. Et bien là, justement, toute la beauté de la chose, c’est qu’il fait disparaître la magie. On comprend comment ça fonctionne derrière et il y a un ravissement à s’approprier la technologie, à retrouver une technologie conviviale au sens d’Ivan Illich. C’est à dire une technologie où l’outil n’est pas arrogant, il ne domine pas celui qui l’utilise, mais il est au service de celui qui l’utilise.
On a ensuite appris un peu plus sur Devine & Rekka, sur le fait qu’ils vivent sur un bateau, dans une approche de Henry David Thoreau, en voulant vivre plus près de la nature, avec plus de contraintes, avec des conditions finalement moins confortables mais plus authentiques, avec l’inconvénient majeur, surtout pour nous autres informaticiens, le fait qu’ils sont dans un environnement humide, salin et où l’énergie est extrêmement limitée, parce que il y a des panneaux solaires qui fournissent peu d’énergie, donc le sel et l’eau qui attaquent les circuits imprimés. L’énergie qui n’est pas toujours disponible, qui use les batteries et qui ne permet pas de se servir autant du numérique qu’on le voudrait. Et bien, ça a eu des grosses implications sur la façon dont ils utilisent le numérique et donc ils vont vers l’analogique, de plus en plus, ils réduisent leurs usages numériques, avec en point de mire l’idée un peu folle, même pour un podcast sur le numérique, qui est l’idée de se débarrasser du numérique avec cette notion de self-obviation.
Mais c’est la joie de bricoler en attendant du logiciel simple qui fonctionne sur quantité de différentes plateformes et, justement à propos de plateformes, on pourrait croire qu’UXN est une plateforme, mais si c’en est une, elle n’a pas volonté de l’être, n’a pas la volonté d’être hégémonique comme les autres plateformes. Et j’entendais Devine dire : mais “faites votre propre plateforme avec vos propres outils” et utilisez juste UXN comme une inspiration, mais ne ne vous basez pas dessus.
Ensuite on est revenu sur le monde de l’entreprise avec cette citation “Les gens n’apprennent plus l’assembleur, mais ils utilisent des frameworks dans les écoles et ça fait de meilleurs employés”. Des meilleurs employés, certes, est-ce que ça en fait de meilleures personnes ? C’est pas sûr, et est-ce que ces personnes sont plus résilientes ? Ce n’est probablement pas le cas.
On a cité rapidement aussi la notion de general purpose computing, donc d’informatique généraliste, on pourrait dire en français, avec l’idée qu’effectivement elle a tendance à disparaître. Cet outil numérique, et pour, encore une fois, citer Steve Jobs qui, cette fois-ci, avait raison, qui dit que c’est au cerveau ce que le vélo est aux jambes de l’humain. C’est-à-dire que ça augmente l’humain, et la si la general purpose computing disparaît, et bien, je dirais : on n’a pas les fesses sorti des ronces.
On a fait une brève…
(Rires)
Vous me pardonnerez ces paroles malheureuses… Mais on a fait une brève excursion du côté de la nourriture et des recettes, avec toutefois, pour revenir assez rapidement sur le fait que conserver du logiciel, c’est un peu comme conserver de la nourriture. Ce qui évoque pour moi le projet software archive, qui est intéressant en ce sens qu’il essaye de garder du logiciel, tout type de logiciel, d’abord du logiciel libre, évidemment, parce que le code source est disponible, mais aussi de l’open source et aussi du logiciel propriétaire. Mais là ça va plus loin, puisque en fait avec UXN Devine & Rekka voudrait en fait en faire un genre de pierre de Rosette qui permettrait de continuer à exécuter du logiciel sur des temps immémoriaux.
Et donc dans quand on leur demande où ils veulent aller maintenant. Sébastien répond, “moi pour l’instant, je fais un site plus simple que je bricole, et du coup, il est incroyablement performant et probablement plus résilient parce qu’il tourne avec moins de ressources”. Et puis, c’est peut-être un exemple de ce qu’on pourrait faire, tout comme on le fait sur frugarilla.fr, un site extrêmement léger, moins consommateur de ressources, peut être un exemple pour le reste de l’industrie du numérique.
Et évidemment, Devine & Rekka, vont encore plus loin. J’ai l’impression que c’est une surenchère.
(Rires)
Pour eux, c’est pas faire du numérique moins consommateur, mais faire moins de numérique et peut-être plus de papier, et porter leurs jeux, leurs travaux sur des supports analogiques pour ce jour, qui leur semble inévitable, où le numérique disparaîtra. Et voilà !
Alexis Quelle conclusion. Bravo, merci beaucoup Tristan, merci beaucoup Devine & Rekka d’être venu, on a réussi ensemble à se parler sur Jitsi et donc on a changé, et changé tous les plans, mais merci d’avoir été là et d’avoir tenu bon, et de nous avoir proposé des alternatives. Et merci Sébastien, pour l’inspiration, pour les échanges passés et futurs, c’est cool, à bientôt tous et toutes, merci à vous !